05 Mar Halloween Parc : rencontre avec Pascal Müller, musicien
2025 signe un nouveau projet transdisciplinaire d’envergure, HALLOWEEN PARC, en partenariat avec les collèges publics de Janzé, Retiers, Bruz, Chateaugiron, Pacé, Laillé et Crevin. Au programme de cette comédie musicale : du chant, de la danse et du théâtre. On vous propose d’en savoir plus au travers de plusieurs interviews avec les 3 artistes engagé·es sur le projet.
« Halloween Parc » met en scène un parc d’attractions pas comme les autres, où tous les employés sont en réalité des créatures monstrueuses. Jack, un squelette, supervise l’ensemble du personnel, de la sorcière qui s’occupe de la billetterie aux zombies chargés de l’entretien. Pour fonctionner normalement pendant les heures d’ouverture, tous ces monstres prennent des médicaments qui suppriment leurs instincts meurtriers. Mais dès que le parc ferme ses portes au public, ils retrouvent leur véritable nature effrayante. Le drame se noue lorsqu’une nuit, trois enfants imprudents décident de se cacher dans le parc après l’heure de fermeture. Leur présence nocturne les expose à un grave danger, d’autant plus que Dracula, l’un des employés, est particulièrement tenté par la perspective de goûter à du sang frais et jeune.
Aujourd’hui, nous interviewons Pascal Müller, qui travaille pour la troisième année consécutive sur l’accompagnement de ces projets de chorale au collège, avec la même équipe de professeurs de musique (« Le soldat rose » en 2023 et « Happy together » en 2024).
Comment adaptes-tu les thèmes d’Halloween Parc aux collégien·nes que tu accompagnes ?
Les thèmes musicaux d’Halloween Parc sont inspirés de musiques et chansons déjà existantes. La trame musicale est donc directement tirée des originaux.
Ce qui change ?
Adapter un nouveau texte sur la ligne mélodique originelle. Adapter également la ligne mélodique (ajout / suppression de certaines notes etc…). Et inventer une harmonisation pour créer une 2eme et 3eme voix (Halloween Parc est un projet chorale donc suppose la mise en œuvre de plusieurs pupitres / lignes de chants). Il est souvent nécessaire de changer la tonalité du morceau pour l’adapter à la tonalité des enfants / adolescents.
Quel est ton approche pour faire travailler le chant avec des adolescents qui n’ont peut être jamais chanté en public?
Je ne gère pas l’apprentissage des chants puisqu’ils sont travaillés en amont dans les collèges avec les professeurs de musique.
S’il est vrai que les enfants appréhendent de se produire en public, l’effet de groupe annihile souvent le stress. Il faut se restreindre à une certaine discipline, tenue, afin d’optimiser la concentration, les processus d’ apprentissage et de répétition pour ainsi être le plus solide possible le jour de la représentation.
De ma propre expérience : je demande aux enfants de se concentrer au maximum sur leur chant, la justesse, te texte… Se concentrer sur sa « technique », l’écoute de soi et l’écoute de l’autre permet d’évacuer les questions accessoires et les peurs périphériques.
Comment se déroule ton travail avec les autres musiciens ?
Notre formation musicale est composée de 2 claviers, 2 soufflants, 1 batteur, 1 bassiste, et moi-même le guitariste.
Mon travail consiste à créer mes propres lignes de guitare en fonction de la forme et du tempérament de l’oeuvre (quelle énergie? quelle esthétique? quel format?…) en relation avec les choix musicaux qu’auront fait les autres musiciens du groupe.
Nous décidons des parties musicales à jouer après écoutes et concertations de ce qui est joué en répétition, entre musiciens. Les propositions sont validées ou non, on réajuste, on cherche la ligne musicale la plus adaptées en vue de l’accompagnement d’une chorale. Techniquement il s’agit de proposer des lignes mélodiques, des accords, renversés ou pas, des arpèges, des riffs… tout un panel des sons qui in fine doivent aller dans le sens d’un équilibre harmonieux au sein du groupe, au service des chanteurs.
Quels sont les apprentissages les plus importants que vous souhaitiez transmettre aux élèves?
Se rendre compte qu’en se donnant des objectifs exigeants on peut construire des moments extraordinaires mais que pour atteindre ces objectifs, il faut avancer pas à pas, ne pas trop se projeter dans l’objet fini, car la projection peut devenir un facteur de stress et empêche de s’investir dans l’instant présent.
Construire brique après brique, en prenant un maximum de plaisir dans l’instant présent, prendre conscience de chacun de ces pas qui permettront à la fin de construire l’oeuvre finale. Plus l’investissement dans le temps présent sera probant, plus l’apprentissage sera solide, et et moins le stress sera présent le jour de la représentation.
Se projeter pour rêver, par pour « s’annihiler ». Souvent les enfants conscientisent un objet fini, qui peut leur paraitre inatteignable. C’est un facteur de stress, et cela peut empêcher les enfants de s’investir pleinement dans les processus d’apprentissage.