Halloween Parc : rencontre avec Sarah Williams, artiste plasticienne

projet chorale au collège 2025

Halloween Parc : rencontre avec Sarah Williams, artiste plasticienne

2025 signe un nouveau projet transdisciplinaire d’envergure, HALLOWEEN PARC, en partenariat avec les collèges publics de Janzé, Retiers, Bruz, Chateaugiron, Pacé, Laillé et Crevin. Au programme de cette comédie musicale : du chant, de la danse et du théâtre. On vous propose d’en savoir plus au travers de plusieurs interviews avec les 3 artistes engagé·es sur le projet.

« Halloween Parc » met en scène un parc d’attractions pas comme les autres, où tous les employés sont en réalité des créatures monstrueuses. Jack, un squelette, supervise l’ensemble du personnel, de la sorcière qui s’occupe de la billetterie aux zombies chargés de l’entretien. Pour fonctionner normalement pendant les heures d’ouverture, tous ces monstres prennent des médicaments qui suppriment leurs instincts meurtriers. Mais dès que le parc ferme ses portes au public, ils retrouvent leur véritable nature effrayante. Le drame se noue lorsqu’une nuit, trois enfants imprudents décident de se cacher dans le parc après l’heure de fermeture. Leur présence nocturne les expose à un grave danger, d’autant plus que Dracula, l’un des employés, est particulièrement tenté par la perspective de goûter à du sang frais et jeune.

Aujourd’hui, nous interviewons Sarah Williams, artiste plasticienne, qui travaille sur les décors du projet avec les quelques 100 collégien·nes.

sarah williams artiste plasticienne

Comment conçois-tu les décors pour qu’ils soient à la fois fidèles au scénario et réalisables par les élèves ?
Dans un premier temps, je prends connaissance du synopsis et j’échange avec l’équipe enseignante pour bien cerner les intentions artistiques et les contraintes du projet (espace, budget, logistique). À partir de ces échanges, je propose des idées de scénographie en veillant à ce que les décors :
– Servent la narration : chaque élément doit renforcer l’histoire et l’ambiance.
– Soient modulables et transportables : ils doivent pouvoir être déplacés facilement en fonction des besoins de la mise en scène.
– Restent stables et sécurisés : notamment pour assurer la fluidité des déplacements des élèves et des danseurs sur scène.
Je privilégie l’utilisation du carton, un matériau à la fois léger, économique, écologique et facile à manipuler. Et afin que les collégiens s’approprient les éléments du décor de leur spectacle, je réalise en amont dans mon atelier les structures principales et les découpes les plus complexes avant d’impliquer les élèves dans la mise en couleur et la personnalisation, ce qui m’ assure aussi d’une certaine cohérence artistique ainsi qu’une solidité des structures.

Comment impliques-tu les élèves dans le processus créatif tout en gardant une cohérence artistique ?
Une fois les croquis et les maquettes validés par l’équipe pédagogique, je présente aux élèves le cahier des charges et mes croquis. Les élèves apprennent à structurer leur travail en plusieurs étapes, en analyser d’abord le cahier des charges. Cette partie se fait assez rapidement car les élèves sont jeunes et désirent surtout peindre et coller !
Ensuite, nous travaillons ensemble sur plusieurs aspects :
– Répartition des formes et couleurs : choix des palettes, des contrastes…
– Effets de textures et de volumes : techniques de peinture, collage, superposition pour donner du relief aux éléments.
– Scénographie: réfléchir à la perception du décor depuis la salle et à l’impact visuel des éléments.
– Typographie et lettrages : conception et découpe des inscriptions pour intégrer du texte de manière esthétique et pertinente.(ici typo qui semble dégouliner, qui tremble.. pas si facile que ça au final ont ils conclus).
Puis les élèves travaillent en groupes thématiques sur des éléments spécifiques (ex. : guirlandes, chaudron, kiosques, lettrage…). À ce stade, ils doivent : planifier leur travail, s’adapter aux imprévus et finaliser avec soin.
J’essaie de favoriser l’écoute et la communication : échanger des idées, formuler des suggestions et écouter celles des autres.

Quelle place donnes-tu aux nouvelles technologies dans la création des décors et accessoires ?
Je travaille exclusivement avec des techniques traditionnelles. Je dessine tous les croquis à la main et réalise des maquettes en carton, ce qui me permet d’explorer les volumes et les compositions de manière intuitive et créative.
J’encourage les élèves à adopter la même approche en leur apprenant à manipuler les matériaux et à expérimenter directement avec les formes et les textures, sans recourir aux outils numériques. Cette méthode favorise un travail manuel concret et développe leur sens de l’observation, leur coordination et leur esprit d’initiative.

Comment adaptes-tu ta vision artistique aux contraintes techniques des différentes salles de spectacle ?
Je conçois les décors en tenant compte des caractéristiques des salles et des besoins scéniques : deux modules facilement déplaçables, pour structurer l’espace tout en restant flexible. Des éléments suspendus aux rampes d’éclairage, afin de libérer le sol pour les déplacements et les chorégraphies. L’objectif est de proposer une scénographie qui valorise le spectacle tout en étant pratique à transporter et sécurisée pour les élèves.